Comme un vagabond je erre,
Traine misère, contemplatif
Seule la beauté intérieure sourit, fi des apparences,
L’habit ne fait pas le moine.
Et je n’en fais pas un prêche.
Je vais cahin-caha l’esprit presque en vacances
Seul mon chien fidèle suit mes pensées,
Il traque mes moindres gestes en attente de caresses.
Oisif comme l’oiseau, tant qu’il a un nid
Et quelques vers pour nourriture.
Bien sûr l’esprit malin, le destin bien en main
Pouvoir de se laisser aller, victoire de savoir profiter.
Je vais de Caribe en Silla, toujours en déshérence
Heureux, simple d’esprit et pourtant créatif,
Simple mortel rôdant sur les abysses
Des méandres de mon cerveau à l’affut de la syntaxe
De la rime et du texte.
Ma plume se laisse aller avec comme renfort
Cette nature indomptable source de réconfort
Ce vent qui me souffle un air frais.
Le reflet des flaques d’eau mirant un ciel en délivrance.
Un chétif croissant de lune, pointant le retour,
Qui tel un ventre de femme, enflera pour devenir toute ronde
Moment ou le jour se partage, il invite la nuit
Qui tendra son long voile,
Comme on tire à soi le drap du lit.
D’autres préfèrent rouler leur bosse,
Nantis persuadés d’être quelque part arrivés
Ils se privent de cette liberté ; bien sûr notoriété
Leur pouvoir, conquis de hautes luttes
Leur savoir, en chiffre rond,
Monnaie sonnante et trébuchante
Leurs dix commandements :
Gagner, profiter ; amasser ; presser, courir, abattre.
Récolter, piller, escroquer, empocher.
Sinistre noblesse d’une éphémère réussite.
Alors l’homme libre relève la tète,
Tu es trop riche pour te comparer à eux.
Va et profite du bon temps, la nature t’appartient ;
Ton regard enveloppe tout ce qu’il t’est donné
Présent je t’offre les bienfaits d’un bonheur simple,
À toi de savoir le mériter.
G.B