Noisiel, ville d’art et d’histoires.
Oh toi ma ville, mi campagne, à peine sortie des champs, tes grandes coulées vertes irriguent nos cités dortoirs.
Les papiers gras par le vent balayés font des taches de couleur qui traversent dans leur lente agonie, à la recherche de quelques endroits où en finir.
Poubelle à ciel ouvert, tu récupères, accrochés dans tes hautes herbes, tous ces restes abandonnés, d’un monde que l’on dit civilisé.
Rejets de tout un peuple, pas souvent ramassés, tu couronnes ton affiche de ville d’art et d’or (dures).
Vois dans cette traversée, coulée verte ou simple Allée des bois, comme un champ d’abandon, laissé là ; Oublié, Et ce long tapis ou ton herbe grasse pousse et croît en toute liberté.
Ton métro RER rejette les trop pleins de la ville, comme ces gamins laissés à leurs petits commerces, Chacun sa dose ; qui veut en profiter !
Résidus des banlieues, territoires oubliés.
Nous voici donc déniés, même si tes joyaux, grilles d’honneur en pleine lumière, appellent le chaland. Le regard porte au loin, un bout de Marne, un semblant de lac de Vaires, comme une base flottante, miroir aux oiseaux.
Dans cet écrin, tes vestiges de gloire, merveilles d’architecture, reflets d’un siècle passé.
Ton parc, espace immensité, taillé, coupé, rangé, enfin bien ordonné, contraste saisissant. Objet de tous les penchants.
Comme ceux qui courent après quelques succès, ou d’autres promènent solitude leur chien compagnon.
Enfin tes joueurs en herbe qui tapent dans un ballon, espoir de tous ces grands. Illusions d’un avenir qui reste à définir.
Et vois ces arbres ancêtres, qui prennent cela de haut, comme d’autres restes d’une grandeur passée qui entend ne pas se faire oublier.
Guy Biaujaud.