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millieux

  • Leçon d'Avenir...

    Jeune,

    Tous les jours je te croise, moi promenant mon chien ; toi guetteur, tu veilles à ta réputation.

    Vigile tu surveilles pour le compte des plus grands, plus fort, plus influent.

    Ton avenir, s’il en est, sera de t’investir dans cette attente.

    Mais ou mène ce chemin dans nos cités-banlieue

    Est-ce donc là ton avenir ?

    Tes portes de l’enfer ! même pas de  petits boulots.

    Tu te sens rejeté, inutile dans une vie, ou tu n’as pas ta place.

    L’école déjà prétendait te former ; t’initier, te placer, te dompter.

    Remplir ton cerveau, ou plutôt le modeler

    Du moins t’offrir les clés  des portes du futur.

    Mais tu n’as pas suivi, et ils t’ont oublié.

    Tu as décroché, tombé dans le désœuvrement,  bien vite récupéré.

    Est-ce là ta raison de vivre, la rue, ces halls d’immeubles.

    Tu ne cherches pas la réussite, tu attends indolent.

    Ton territoire  est restreint, tes demains incertain.

    Tombé  sous la coupe de quelques grands,

    Petits caïds de nos quartiers ils te rémunèrent te donnent une importance

    Pour installer leur emprise, pour dominer,

     Et leurs petits trafics t’autorisent une rente complicité.

    Ta famille c’est la rue, ton présent ce milieux.

    Hier un moins que rien, tu te crois au faîte d’un réseau.

    Heureux d’appartenir, simplement de servir.

    Tu n’as plus de toi-même, sous leur coupe  ils t’enrôlent.

    Ils t’offrent une raison d’être, reconnaissance, te voilà investi

    Toi hier sans existence, tu trouves ici ta place.

    Travailleurs de l’ombre ta vie se réduit à ces quelques lignes, à ces moments d’illusions.

    Passeurs de rêves, gardiens du temple, chacun sa place ;

    Quartier sous influence, à toi la surveillance.

    Tu es le paysage, tout le temps rien à faire,

     Rassemblement étrange, qu’attends-tu de demain.

    Toi déjà sans passé, l’avenir incertain.

    Exclu de notre monde, tu interpelles pourtant.

    Ceux là qui t’ont tendu la main te tiennent, te servent de béquille

    Complice ou pauvre âme perdue

    Ton ennemi c’est l’ordre avec ses forces et ces gens étriqués.

    Au grand jour tu t’affiches que peut-on te reprocher

    Maillon d’un réseau souterrain, tu sais  jouer les gros bras.

    Chaine d’un espoir pour certain  ou désespoirs des autres.

    Tous ces faux paradis.

    Avec la religion, chacun ses illusions

    Mais les prêcheurs qui cherchent à nous récupérer, sèment la discorde sinon la soumission,

    D’autres trouvent la rébellion ;  être ou bien paraître, il faut bien exister.

    Ces chapelles-là, allez savoir pourquoi, veulent nous posséder.

    Alors discernement, raison comme toutes vos oraisons dans ce monde ou tout est possession

    Le savoir oublié, comme la connaissance, seule compte la maitrise du temps et puis ce gain d’argent.

    Ou est l’amour d’antan, l’être cher dans le simple dénuement.

    La richesse intérieure avec le partage, échange de bons procédés, comme des vœux pieux

     Jetés au hasard sans nulle prétention.

    Allez y croire encore, c’est ce à quoi je prétends.

     

    G.B.